MA VIE D'HYPERSENSIBLE EMPATHIQUE
Je peux le dire aujourd’hui, je suis heureuse d’être une hyperempathique kinesthésique, émotionnelle et intuitive. Oui, j’ai le privilège d’avoir reçu le package en héritage.
Mais avant de pouvoir m’épanouir et de considérer cette hypersensibilité comme un cadeau, j’ai dû faire face à de nombreuses difficultés dans ma vie quotidienne.
La surcharge sensorielle
Je n’arrivais pas à contrôler ma forte réactivité aux informations sensorielles de par mon hypersensibilité de l’ouïe, du goût, de l’odorat et du toucher. J’avais du mal à supporter les bruits trop forts (marteaux piqueurs, tondeuse, feux d’artifice, sirènes, portes qui claquent, etc); l’odeur des pots d’échappements, produits chimiques, parfum, qui me déclenchaient des nausées, des allergies ou me provoquaient une sensation d’étouffement; les températures extrêmes, la climatisation.
La sur-stimulation de mes sens engendrait chez moi épuisement et fatigue chronique.
La surcharge émotionnelle
Je ressentais intensément les choses, même par médias interposés (films, documentaires, actualités violentes, cruauté animale). La pire de mes expériences est celle de l’annonce des attentats du Bataclan. J’ai ressenti dans mon corps la douleur, la peur, la panique des victimes et la mort d’une manière si foudroyante que je me suis effondrée au sol en pleurs sans plus pouvoir bouger. Mon corps et mon esprit étaient véritablement en état de choc.
J’avais également des difficultés à discerner mes propres émotions ou inconforts physiques de ceux des autres personnes et j’absorbais les symptômes physiques et émotionnels de mes premiers clients.
C’est alors que je me suis retrouvée en état d’hyper-vigilance constante afin de me préserver au mieux de toutes ces stimulations extérieures.
COMMENT JE SUIS DEVENUE UNE HYPEREMPATHIQUE HEUREUSE ET ÉPANOUIE
La Pleine Conscience
La souffrance était parfois trop forte pour être supportée alors j’ai cherché une solution pour moins souffrir.
En 2007, j’ai découvert un livre du Dalai Lama dans ma bibliothèque qui traitait de la violence. À peine terminé, j’ai cherché un centre de pratique de méditation. J’habitais encore la région parisienne. Dès lors la pleine conscience fit partie intégrante de ma vie et je m’engageais dans la pratique du bouddhisme. Cela me permit peu à peu de comprendre mes mécanismes et de percevoir les éléments extérieurs déclenchants. Peu à peu, j’ai appris à ne plus être en réaction mais à poser des actes en adéquation avec la réalité de la situation présente.
Le Yoga
Cette pratique de la pleine conscience s’est élargie à la matière, à mon corps. Depuis enfant, je courrais beaucoup, que j’ai mal aux genoux ou non. J’étais toujours en compétition avec les autres et avec moi-même (ce qui est le cas pour nombre de sportifs de haut niveau), à tirer sans cesse sur la machine.
Mon corps, bien que résistant, n’en pouvant plus de toutes ces contraintes commença à se contracter de toute part. Puis un jour, il mit fin à toute lutte: lombalgie, pubalgie, ceinture scapulaire bloquée et le tout en même temps. J’ai dû capituler et c’est là que j’ai trouvé la voie du Yoga. Celui qui allait devenir mon premier enseignant (Gérard Arnaud) m’a tout de suite cernée. Après le premier cours, je pris la décision de devenir enseignante de yoga à mon tour.
L'Enracinement et l'ancrage
Afin de ne plus être ballotée de toute part par mes propres émotions, celles des personnes autour de moi et celles de mes clients, j’ai mis en place une routine favorisant l’enracinement et l’ancrage: une pratique matinale de yoga et de méditation, des auto soins énergétiques et un rituel d’avant consultation ou accompagnement (pieds nus dans la terre, conscience du souffle et visualisations).
La déconnection totale avec les médias audiovisuels
l’après Bataclan a été radical. Je n’ai plus allumé la télévision ou la radio afin d’écouter les informations. Je choisissais dans la presse papier celles qui m’intéressaient et qui avaient du sens pour moi. Quant aux films, je les visionnais sur mon ordinateur en prenant soin de les choisir selon ma sensibilité. J’ai besoin d’être nourrie pas accablée.
Poser des limites
j’ai appris à poser des limites vis à vis des autres, de manière à ne pas les laisser me siphonner mon énergie. J’ai appris à respecter la limite de temps accordée à l’écoute et à respecter et nourrir mes besoins plutôt que ceux des autres.
Planification de moments de solitude
Ces instants de solitude sont vitaux pour moi. Je peux me poser, méditer, contempler, écrire des poèmes, peindre, me connecter pleinement au monde qui m’entoure à partir de mes profondeurs stables et paisibles.
Nouveau lieu de vie
En 2017, j’ai décidé de changer de lieu de vie. D’aller vers celui qui correspondait à ma géographie intérieure. J’ai fait totalement confiance à mon intuition pour le choix de ce nouveau lieu. C’est comme cela que je suis arrivée en Occitanie, plus précisément à Sainte Croix, un petit village non loin de la ville d’Albi. J’ai coutume de dire que c’est la demeure qui m’a choisi. Une simple photo m’a permis de savoir que c’était elle et aucune autre. Aujourd’hui, je vis en pleine nature, dans un véritable écrin de verdure, en contact constant avec la Terre.
Et c’est dans ce lieu que j’accueille mes clients en retraites et en cabinet.
LES PRIVILÈGES DE L'HYPEREMPATHIE
Aujourd’hui, je peux dire que mon hyperempathie est un véritable atout, en tant qu’être humain mais également en tant que thérapeute. En effet, je n’ai pas besoin de développer mon empathie afin de me mettre à la place de mes clients, cela se fait spontanément.La résonance est immédiate.
De même pour mes cours de yoga et mes séances d’accompagnement en distantiel (vous savez, Covid, distances sanitaires et tout le reste), et bien la distance qui me sépare de mes clients n’est en aucun cas un problème. Mon ressenti me permet d’adapter mes cours et mes séances tout simplement car je suis en résonance avec eux.
Mais par dessus tout, j’apprécie pleinement de pouvoir ressentir, voir, entendre, goûter les choses avec une plus forte intensité; de percevoir l’invisible, de pouvoir me laisser guider par mon intuition dans mes prises de décision. Il me suffit pour cela de me connecter à mon corps et de ressentir ce qui est juste. C’est comme cela que j’ai su où je devais poser mes bagages, simplement en suivant la lumière qui apparaissait quand je prononçais le nom de la ville d’Albi.
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De mon Cœur à ton Cœur